Le calcul des différents résultats de l’activité
Le compte de résultat

Comme mentionné dans mon précédent article « l’analyse de l’activité par le chiffre d’affaire et les charges afférentes« , découvrons maintenant la formation des résultats de l’activité.

Tout d’abord, le compte de résultat de l’entreprise peut se décomposer en plusieurs résultats. Exploitation, Financier, Exceptionnel et Net (synthèse de divers résultats).

Le compte de résultat présenté en liste

En premier lieu, dans le compte de résultat présenté en liste, les produits et les charges sont organisés en trois parties :

  • Exploitation, issus de l’activité normale et courante de l’entreprise.
    Les produits doivent être suffisants pour couvrir les charges normales de l’entreprise ;

  • Financiers, donnant souvent un résultat financier négatif.
    Ce qui n’est pas alarmant en soi puisque les produits financiers sont souvent faibles. En effet, ce n’est pas l’objectif d’une entreprise de générer des produits financiers.
    Une entreprise a souvent des charges financières correspondant aux intérêts des emprunts contractés pour les besoins de son activité ;

  • Exceptionnels, prenant en compte les opérations qui ne sont pas liées à l’activité courante ni financière de l’entreprise.
    Pour les produits, il peut s’agir de la vente d’une immobilisation, de dons, de dégrèvements d’impôts.
    Pour les charges, de la destruction d’un bien par une catastrophe naturelle, de pénalités sur marché, d’amendes fiscales ou pénales, etc.

Les différents résultats dans le compte de résultat

En second lieu, étant donné que les produits et les charges d’une entreprise peuvent être de trois types, il existe donc trois résultats différents :

  • D’exploitation, résultat réel de l’activité « normale » de l’entreprise, de son cœur de métier ;

  • Financier, témoin de la situation financière de l’entreprise en fonction de ses choix de financement et de placement ;

  • Exceptionnel, qui concerne des faits de gestion exceptionnels. Opérations de gestion ou opérations en capital, c’est-à-dire en lien avec des cessions d’investissements.

De ce fait, la décomposition du résultat net en plusieurs résultats permet d’analyser plus finement la formation du résultat.
Ainsi, un résultat déficitaire ne sera pas interprété de la même façon s’il est dû à un événement exceptionnel (grosse réparation) ou à une dégradation importante de la marge sur les ventes.

Le résultat d’exploitation

Tout d’abord, le résultat d’exploitation.
Ce résultat est obtenu par la différence entre les produits d’exploitation (chiffre d’affaires et autres produits d’exploitation) et les charges d’exploitation (charges les plus courantes).
Le résultat d’exploitation permet de connaître la véritable rentabilité de l’entreprise. Avant la prise en compte des modalités de financement de l’entreprise. Mais aussi, des charges exceptionnelles ou produits des cessions, de l’impôt sur les bénéfices.
Il traduit des gains dégagés par l’activité courante de l’entreprise.

Le résultat d’exploitation est un ratio intéressant pour fournir à un investisseur une bonne image des performances intrinsèques d’une société qu’il cherche à financer.

Il doit être bénéficiaire, puisqu’il porte sur son activité récurrente, sans quoi sa survie à moyen terme est compromise.

Financier

Ensuite, le résultat financier.
Il s’obtient par la différence entre les divers produits financiers. (Coupons, intérêts des placements, produits nets des ventes de valeurs mobilières de placement, etc…).
Et les charges financières. (Coût d’intérêt des remboursements bancaires, pertes en change, charges nettes sur les ventes de valeurs mobilières de placement…).

En pratique, un résultat financier est souvent négatif pour une entreprise (sauf pour les sociétés financières) et renseigne sur son endettement. En effet, toute entreprise s’endette pour investir et paie de ce fait des intérêts financiers. De même, à l’occasion d’une trésorerie négative, même temporaire, l’entreprise règle des frais (agios) sur ses découverts bancaires.

Le résultat financier et le résultat d’exploitation forment le résultat courant.

Le résultat financier est une des composantes du résultat net (résultat d’exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel).

Courant avant impôts

Puis, le résultat courant avant impôts.
Solde intermédiaire de gestion, il est l’addition du résultat d’exploitation et du résultat financier. C’est-à-dire des produits et charges liés au fonctionnement quotidien de l’entreprise, que son activité soit industrielle, commerciale ou financière.

Le résultat courant avant impôts ne prend pas en compte les éléments exceptionnels ni l’impôt sur les bénéfices. Il est un indicateur de gestion indispensable puisqu’il permet d’évaluer la marge que l’entreprise est capable de dégager sur son activité normale.

Exceptionnel

Egalement, le résultat exceptionnel.
Il s’obtient par différence entre les produits exceptionnels et les charges exceptionnelles.
Il correspond au résultat qui n’est pas lié à l’exploitation normale de l’entreprise. Et ne s’inscrit pas de façon durable dans ses résultats futurs.
Un fort résultat exceptionnel peut amener une entreprise à dégager du bénéfice (ou générer une perte). Alors que son résultat net serait négatif (ou positif) sans sa prise en compte. Il faut l’étudier avec soin pour ne pas fausser l’analyse du résultat global de l’entreprise.

Net

Et enfin, le résultat net.
Il est la différence entre les produits et les charges d’une entreprise. Il correspond donc tout simplement au bénéfice lorsque le résultat est positif. Ou à la perte, ou déficit, lorsque le résultat est négatif.
Il est calculé chaque année, pour l’exercice comptable.

Etant le solde final de l’activité, le résultat net d’une entreprise agrège les résultats d’exploitation, financier et exceptionnel. Vus précédemment, auxquels il faut enlever la participation des salariés, lorsqu’elle existe, et les impôts sur les bénéfices.

Dans un prochain article, je vous développerais une autre lecture du compte de résultat possible en calculant des soldes intermédiaires de gestion (SIG). Outils d’analyse essentiels, ils vont permettre de suivre les différentes étapes de la formation du résultat. Mais aussi d’établir des comparaisons dans le temps et par rapport aux moyennes de la profession.